PARIS, France – Des hommes politiques français ont rendu hommage samedi au personnel de Charlie Hebdo et aux autres victimes des attentats islamistes de janvier 2015, quelques jours après que la dernière édition de l’hebdomadaire satirique a suscité l’indignation en Iran.
Le président français Emmanuel Macron a tweeté les noms des 17 victimes d’une série d’attentats il y a huit ans à Paris et dans les environs, dont les 12 personnes tuées dans les bureaux parisiens de Charlie Hebdo.
Ils ont été tués le 7 janvier 2015 par les frères Said et Cherif Kouachi, qui ont déclaré agir au nom d’Al-Qaïda pour venger la décision du journal de publier des caricatures du prophète Mahomet.
Un jour plus tard, Amedy Coulibaly a tué un policier de 27 ans lors d’un contrôle routier en dehors de Paris, avant de tuer quatre hommes juifs lors d’une prise d’otages au supermarché Hyper Cacher le 9 janvier, affirmant agir au nom de l’Islam Groupe terroriste d’État.
Tous trois ont été tués par la police et, en décembre 2020, un tribunal français a condamné 14 personnes pour avoir aidé à commettre les attentats.
« Nous ne vous oublierons jamais », a tweeté Macron samedi, avec une caricature du célèbre dessinateur français Plantu ci-dessous.
Cabu
Wolinski
Charb
Tignous
Honoré
Bernard Maris
Elsa Cayet
Frederic Boisseau
Franck Brinsolaro
Ahmed Merabet
Mustapha Ourrad
Michel Renaud
Clarisse Jean-Philippe
Philippe Braham
Yohan Cohen
Yoav Hattab
François Michel SaadaNous ne vous oublierons jamais. pic.twitter.com/l2CnUgFnVf
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) 7 janvier 2023
La Première ministre Elisabeth Borne a également marqué l’anniversaire des attentats, qui ont également impliqué un siège meurtrier dans un supermarché casher, où quatre victimes juives ont été tuées.
« Face au terrorisme islamiste, la République reste debout », a-t-elle tweeté. « Pour leurs familles, pour nos valeurs, pour notre liberté : nous n’oublions pas. »
Et la ministre de la Culture Rima Abdul Malak a tweeté : « La satire, l’irrévérence, la tradition républicaine des dessins de presse sont intrinsèques à notre démocratie. Nous continuons à les défendre.
Un policier monte la garde près d’un dessin représentant onze des victimes avant une cérémonie marquant le huitième anniversaire de l’attentat jihadiste du magazine satirique Charlie Hebdo qui a fait 12 morts à Paris, le 7 janvier 2023. (Geoffroy Van der Hasselt / (AFP)
Les hommages sont intervenus quelques jours après que Téhéran a réagi furieusement aux caricatures se moquant du leadership iranien dans le dernier numéro de Charlie Hebdo, paru mercredi.
Le magazine avait invité des dessinateurs à représenter le chef suprême de l’Iran, l’ayatollah Ali Khamenei, dans le contexte des manifestations en cours contre son régime théocratique, notamment des femmes.
La couverture graphique cherchait à mettre en évidence la lutte pour les droits des femmes, tandis que d’autres étaient sexuellement explicites et insultantes envers Khamenei et ses collègues religieux.
De nombreuses caricatures ont souligné l’utilisation par les autorités de la peine capitale comme tactique pour réprimer les manifestations.
La colère de Téhéran
En réponse, l’Iran a convoqué l’ambassadeur de France et a appelé le gouvernement à demander des comptes aux « auteurs d’une telle haine ».
Jeudi, il a annoncé la fermeture de l’Institut français de recherche (IFRI) basé à Téhéran.
« La France n’a pas le droit d’insulter le caractère sacré d’autres pays et nations musulmans sous prétexte de liberté d’expression », a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Nasser Kanani.
Samedi à Paris, le ministre de l’Intérieur Gérard Darmanin et la maire de la ville Anne Hidalgo faisaient partie des hommes politiques qui ont assisté à une cérémonie dans les anciens bureaux de Charlie Hebdo, dans le 11e arrondissement de la ville.
C’est là que deux hommes armés ont tué le personnel du magazine, dont certains de ses dessinateurs les plus connus.
Des hommes armés font face à des policiers près des bureaux du journal satirique français Charlie Hebdo à Paris le 7 janvier 2015, lors d’une attaque contre les bureaux du journal qui a fait 12 morts, dont deux policiers. (Crédit photo : AFP/ANNE GELBARD)
Quelques mètres plus loin dans la même rue, le lieutenant de police Ahmed Merabet a été abattu par les tueurs alors qu’il tentait d’empêcher leur fuite.
Les hommes armés, qui prétendaient représenter Al-Qaïda dans la péninsule arabique (AQPA), ont déclaré qu’ils se vengeaient des caricatures satiriques précédentes dans le magazine représentant le prophète Mahomet. Ils ont été tués après deux jours de cavale.
Des gardes républicains se tiennent devant le supermarché Hyper Cacher avant une cérémonie marquant le deuxième anniversaire de l’attentat meurtrier contre le magasin à Paris le 5 janvier 2017. (Christophe Archambault/AFP)
Le lendemain de l’attaque de Charlie Hebdo, un autre homme armé islamiste a tué un policier à Montrouge, juste à l’extérieur de Paris – et un jour plus tard, il a tué quatre otages dans un supermarché casher de l’est parisien.
Il a été abattu alors que la police prenait d’assaut les locaux et libérait les otages restants.
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